Le système financier
international est devenu un marché unique grâce à l'interconnexion des
réseaux. Il fonctionne en permanence, suivant le déroulement d'ouverture
des places boursières, les principales se situant à New York, Tokyo et
Londres. Néanmoins, le réseau tend à s'élargir incluant d'autres métropoles
telles que Paris, Francfort et Hong Kong. Les entreprises industrielles
et financières peuvent ainsi emprunter à tout moment directement, sans
être soumises à des réglementations contraignantes. Les places financières
sont plus que jamais les centres nerveux de la finance internationale.
Ce sont des pôles d'attraction et de redistribution des capitaux disponibles.
Ces opérations se regroupent dans un quartier central débordant d'activité
le jour et désert la nuit, dont La City de Londres. On compte une dizaine
de places d'envergure internationale, toutes concurrentes, et dominées
par le duel entre Londres et New York, et l'ascension récente de Tokyo.
· Londres
est la plus internationale
des places financières du monde, la plus complète et la plus ancienne.
Nombre d'opérations d'envergure internationale s'y réalisent : marché
des changes, de l'assurance, de l'affrètement, fixation des cours
mondiaux des métaux non ferreux, sans oublier la bourse. Cette prééminence
durable témoigne d'une grande adaptabilité et d'une excellente localisation
géographique.
· Pour le volume des transactions, New York est
aujourd'hui le premier centre financier mondial. Situé à Wall
Street, la bourse New Yorkaise concentre la moitié de la capitalisation
boursière mondiale. Toutes les principales banques d'affaires
mondiales sont présentes. Le secteur financier emploie 300 000
personnes dans la ville.
· Troisième
place mondiale, Tokyo
doit son rang à l'économie longtemps florissante du Japon. Moins diversifiées
qu'à Londres et qu'à New York, les activités sont avant tout au service
du marché intérieur et subordonnées à la tutelle de la banque du Japon
et du ministère des finances.
· Les autres places
ont un rayonnement moindre. Francfort et Zurich s'appuient sur
la solidité des monnaies nationales et nombre de banques respectables.
Luxembourg est un paradis fiscal et une tête de pont de l'internationalisation
des banques allemandes. Singapour et HongKong fondent leur essor
sur leur réussite industrielle.
· Paris
est en passe de devenir une grande place financière.
Ses atouts sont nombreux : réseau bancaire dense (367 banques dans
la capitale, épargne élevée, réforme récente de la bourse). En revanche,
les soubresauts politiques (nationalisations, contrôles des changes),
la pénurie parfois de main d'œuvre qualifiée dans le domaine financier
et le dirigisme latent peuvent faire obstacle à l'accession de Paris
au niveau des plus grands.
Toutefois, les
trois principales villes mondiales, c'est-à-dire les grands pôles de la
Triade que sont New York, Londres et Tokyo, ne sont absolument pas rivales
puisque complètement complémentaires. Chacune a un rôle bien précis à
jouer: Tokyo exporte les capitaux, Londres les fait jouer grâce à ses
banques transnationales, New-York les absorbe à des fins d'investissements,
d'innovation et de maximisation des profits. De même, des villes
comme Paris, Hong-Kong, Francfort et São Paulo, font partie d'un tel réseau
mondial.
Des
millions de comptes et des dizaines de milliers de sociétés écrans
gèrent et recyclent les mille milliards de dollars annuels du
« produit criminel mondial brut ». La criminalité financière profite
de l'existence des 250 zones franches et des paradis fiscaux qui
sont constitués, pour 95% d'entre eux, d'anciens comptoirs ou
colonies britanniques, français, espagnols, néerlandais et américains,
restés dépendants de leur puissance tutélaire.
Sources
: Jean de Maillard, Un monde sans loi ; Fédération internationale
des Bourses de valeur.